Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une plume,une feuille,un Moucheron - Page 27

  • Souffle de pigments

    Croisée pour la première fois, sur un trottoir, elle attendait le départ pour une nouvelle vie.

    Elle est là, trônant dans la pièce, marqueur du temps qui passe, du temps qui laisse l'empreinte de soi.

    Sur son plateau, dressé à droite, le pot en céramique bleu et ses pinceaux.

    Le 0, Trainard en martre qui d'un trait fin et rouge traçât le contour de Coquelinote,

    Le 00 où il ne reste, à force d'ouvrage, qu'un poil, il reste là, mémoire hypothétique, les doigts aiment à se souvenir de son contact doux et ferme.

    Le 6, Le Petit gris du pot, il a accosté dans de nombreux demi-godets, caressé les feuilles du bloc aquarelle tentant le jeu entre l'eau et le pigment. Gros poilu qui cherche à conter la fragilité des fleurs, la chaleur des pierres blanches au soleil, aplats, taches, arabesques qui s’entremêlent.

    L'usé-bombé, ébouriffé d'avoir séché au soleil, Il reste fièrement dans le pot comme un pinceau qu 'on ne pourra plus mettre dans une case.

    Le grand éventail, crâneur voire un brin insolent, mémoire des herbes sauvages qui ont sillonnées les toiles du Sud.

    Le jeunot, langue de chat, il n'a connu que le rouge garance de Coquelinote et le bleu indigo du démon, il écoute les histoires racontées par les ainés et se demande quelles aventures l'attendent.

     

    Juste devant le pot, un monticule de carnets. Blocs d'aquarelle, carnets de voyage, carnets de croquis. Les uns retracent les voyages, l'Inde, le Maroc, d'autres sont les souvenirs des regards posés sur la nature au grès du temps. Les vierges d'empreinte sont sous la pile, attendant les traces d'un regard émerveillé.

     

    Sur le chevalet au centre, un oiseau attend de briser sa cage, pouvoir sortir, se libérer de toutes chaines, parcourir le monde, déclamer qu'il est maintenant l'acteur principal de sa vie.

     

    Juste à côté, quelques poussières de pastels tombées du dessin croché à la cloison.

     

    Le regard se détourne vers le mur, les esquisses de Coquelinote ou la métamorphose d'un coquelicot en une formidable danseuse qui valse avec hardiesse dans sa vie. En aquarelle elle naitra, en terre elle se façonnera, de la révolution humaine elle parlera.

     

    Quelles autres œuvres prendront naissance sur cette table?

     

     

     

  • Voyager

    J'avais 13 ans, 14 ans tout au plus.

     

    Où es tu allée ?

    Je ne sais pas mais c'était beau.

     

    Mes pieds sur le chemin, la carte dans mon sac à dos, suivre le guide.

    Le chemin tourne, mes pieds dans la neige, nous sommes en juin. De l'autre côté c'est l'Italie.

    Devant nous, défilé de sommets enneigés.

    Il nous faudrait monter, descendre, et puis de nouveau monter et descendre et aussi loin que porte mon regard, aller ainsi des jours durant, mais pour aller où ?

    Sur le bord du chemin, l'eau coule, la neige fond. Elle gagne la fontaine du village, plus bas en aplomb d'une barre rocheuse, jeux de gouttes formant un filet.

    Le groupe s'étiole, je veux prendre le temps de voir, d'observer. Cueillir un fruit, ramasser une herbe, saluer un insecte, caresser un arbre.

    Ecouter les anciens, paroles porteuses de sens qui jalonnent le chemin, l'œuf sucré et laiteux au sortir du bus, la collection de scarabées, le nom et les bienfaits des plantes, prendre le temps de vivre, de rire.
    Les herbes dévoilent leur parfum sous nos pieds, menthe, lavande, thym, serpolet.

     

    J’apprends.

     

    Trouver la pierre qui voyagera dans ma poche jusqu'à la pause, puis dans le sac à dos. Elle viendra enrichir la collection sur l'étagère. Trésor de souvenirs dominicaux.

    La forêt fond et s'évanouit laissant la place à un cirque, en contre-bas, des lacs. Le chemin serpente dans une tranquille descente. S'assoir, se poser, les pieds dans l'eau gelée.

    Le chèvre et le fenouil sont de la partie, Ninine les voit, il rigole.

     

    Il faudra redescendre, garder en soi la beauté de ce monde, repartir à la ville.

  • Le démon

    Le démon

     

    Petite montagne de dés qui encourage, qui fortifie et permet de traverser les embuches de la vie avec la certitude que la victoire est là, à portée de coeur.

    Il nous permet de nous offrir cette énergie qui illumine le bonheur ancré au plus profond de nous.